VIDEO. Venezuela: 10 morts au cours d'une élection marquée par la violence
VENEZUELA•Le scrutin pour désigner les 545 membres de l'Assemblée constituante, qui vont réécrire la Constitution promulguée sous le défunt président Hugo Chavez en 1999, était sur le point de se terminer dimanche soir...20 Minutes avec AFP
Dix morts, dont deux adolescents, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, des attaques contre des bureaux de vote : de violents incidents ont marqué l’élection de la Constituante voulue au Venezuela par le président Nicolas Maduro, une assemblée qui, selon l’opposition, met en péril la démocratie.
« Je ne sais pas d’où vient leur haine, des Vénézuéliens contre des Vénézuéliens… C’est une guerre ! », a déclaré Conchita Ramirez, habitante d’un quartier de Caracas, après l’intervention musclée des forces de l’ordre équipées de véhicules anti-émeute.
Sous une pluie de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, des manifestants bloquant une autoroute de Caracas ont par ailleurs été délogés sans ménagement. Un peu plus loin, au passage d’un groupe de motards de la police, une puissante détonation retentit, montre une vidéo de l’AFP. Sept policiers sont blessés dans l’explosion, selon le Parquet. L’un d’eux a la jambe en flammes, alors que plusieurs des motos brûlent à terre. Des scènes similaires ont eu lieu à Maracaibo (ouest), deuxième ville du pays.
Un candidat un dirigeant de l’opposition abattus
Le scrutin pour désigner les 545 membres de l’Assemblée constituante, qui vont réécrire la Constitution promulguée sous le défunt président Hugo Chavez en 1999, était sur le point de se terminer dimanche soir, alors qu’au total neuf personnes, dont deux adolescents de 13 et 17 ans, sont décédées en deux jours, a indiqué le Parquet.
Parmi eux, un candidat à la Constituante a été abattu chez lui et un dirigeant de l’opposition a été tué par balle. Deux adolescents de 13 et 17 ans et un militaire sont morts durant des manifestations.
Ce vote se déroule alors que le pays est au bord de l’effondrement économique. Depuis début avril, les manifestations antigouvernementales ont fait plus de 120 morts et des milliers de blessés. « Nous sommes sûrs que nombre de ces actes violents - nous avons comptabilisé plus de 100 machines (électorales) détruites (…) - ont des motivations politiques », a déclaré le ministre de Défense, le général Vladimir Padrino Lopez.
La participation, une donnée clé
L’opposition, qui boycotte tout le processus et n’a donc présenté aucun candidat, a appelé à dresser des barricades dans tout le pays, bien que le gouvernement ait menacé de cinq à dix ans de prison ceux qui feraient obstacle au scrutin.
La participation à l’élection de dimanche sera une donnée clé. Selon l’analyste Benigno Alarcon, le gouvernement cherche à éviter une forte abstention, sachant que 7,6 millions de personnes ont voté lors d’un référendum symbolique contre ce projet organisé par l’opposition il y a deux semaines, selon la MUD.
Mais, grâce au mode de scrutin, combinant vote territorial et par secteurs socioprofessionnels, 62 % des 19,8 millions d’électeurs pourront se prononcer deux fois, ce qui soulève des interrogations sur la validité du résultat en l’absence en outre d’observateurs étrangers, souligne un analyste, Eugenio Martinez.